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Ecoles inachevées : Des irrégularités dans la rétribution du personnel

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La Cour des Comptes, dans son rapport 2014, fait le point du contrôle effectué au projet «Ecoles satellites et centres d’éducation de base non formelle» (ES-CEBNF), exercice 2009 à 2011. Suite aux visites de terrain, la Cour a constaté l’existence de chantiers d’écoles satellites et des centres de formation inachevés datant de plusieurs années.


Cette situation traduit le manque de rigueur dans le suivi des réalisations qui se traduit par des exemples tels que l’école satellite de Poulinsi dans le Boulkiemdé où le bâtiment principal composé de 3 classes plus un magasin reste à l’étape du crépissage depuis des années. La véranda a été crépie par les parents d’élèves. Les murs du bâtiment sont fissurés à plusieurs endroits, la toiture comporte beaucoup de vices qui obligent les enseignants à libérer les élèves chaque fois qu’il y a une menace de vent violent ou de pluie. L’ouvrage n’aurait pas été officiellement réceptionné.

 

Le CEBNF de Zinguedeguin dans le Namentenga dispose d’un bâtiment à 3 classes dont la construction a été financée par l’UNICEF. Le centre dispose d’un forage que la mairie a récupéré sous prétexte qu’il a été creusé dans son espace et qu’elle a contribué à sa réhabilitation. Le centre se voit donc obligé de contribuer pour avoir accès à l’eau de son forage.

 

L’école satellite de Gaskaye (Oubritenga) dispose d’un bâtiment de 3 classes, d’un bureau et d’un magasin qui est occupé comme logement par le directeur. La classe de CP1 est sous paillote. La construction du bâtiment a été achevée par la mairie de la localité. Des stocks de matériaux de construction abandonnés par l’entrepreneur sont encore visibles sur le site. Avant l’intervention de la mairie, les élèves étaient libérés dès le début de la saison pluvieuse afin d’éviter les risques.

 

Des questionnements suscités par les ouvrages inachevés n’ont pas trouvé d’écho chez le Directeur administratif et financier (DAF) du ministère de tutelle qui administre les gros achats du projet, selon la Cour. En effet, des informations fournies par le projet, il ressort qu’il existe des formulaires de contrats d’exécution des travaux de construction à participation communautaire pour la réalisation d’établissements financés par l’UNICEF. Le contrat est assorti d’un plan de travail, suivi des paiements faits aux tâcherons suivant l’évolution des travaux et les prises en charge de la main-d’œuvre qualifiée.

 


Les états de paiements sont cosignés par le DPENA, la COGES et le chef du projet.

 

 La Cour n’a pas constaté de contrat vide, ni d’états de paiement vides. Aucune pièce n’a été produite pour justifier ces situations de chantiers inachevés. L’argent a donc été dépensé mais, malgré tout, les chantiers restent inachevés.

 

Les procédures de gestion du personnel non respectées


La Cour a constaté que les procédures de gestion du personnel n’ont pas été strictement respectées au cours de la période vérifiée. La conséquence directe qui en découle est un mauvais suivi des carrières, la distorsion des règlements en matière de rétribution, les abus dans la prise en charge des frais de mission.


Aussi, les dossiers individuels des agents ne comportent pas d’évaluation annuelle comme le prévoit les textes en matière de gestion des projets et programmes de développement. Selon les explications, cela serait dû à une méconnaissance des textes et une non-maitrise de la méthodologie. Les mêmes textes fixent la rémunération des agents des projets et programmes de développement. La Cour a constaté que le projet a amélioré la rémunération des contractuels à partir de 2012.


La révision des traitements a entièrement occulté l’aspect ancienneté, de sorte que les formateurs en poste depuis 2006 sont classés dans la même catégorie que ceux recrutés entre 2009 et 2011. L’application effective de l’incidence financière elle-même a été différée de 19 mois. Le manque à gagner enregistré par ce type d’emploi est de 3.296.413 FCFA. Selon l’ex-coordonnateur, l’indisponibilité de crédits serait la cause de ce retard. Il importe de signaler que l’indemnité de logement des formateurs qui était de 10.000 FCFA par mois a été ramenée injustement à 5.000 FCFA par mois.


Toujours sur le plan de la gestion du personnel, des cas d’indiscipline ont été relevés au niveau de certains centres (absentéisme, insubordination, utilisation abusive des motos, d’ateliers, etc.) dans les CEBNF de Gaoua, Dablo, Basalogho, Poa, Kougsabla, Dô, Sipigui, sans qu’aucune mesure ne soit prise.

 

L’Economiste du Faso

 



07/03/2016
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