L'homme libre

L'homme libre

Edito et Chronique


Réintégration des militaires radiés de 2011 : Pardonner n'est pas synonyme de tout gommer!

Lors d’une conférence de presse tenue le vendredi 24 avril à Ouagadougou, les militaires radiés sont sortis de leur silence en demandant pardon au peuple Burkinabè mais surtout en informant qu’ils sont en contact avec les autorités de la transition et la commission  de réconciliation nationale et des reformes pour leur réintégration au sein des forces armées nationales. A cette période de transition, tout semble être permis dans ce pays. Réintégrer les militaires radiés serait une erreur grave, une injustice flagrante. Il faut simplement accompagner leur réintégration « sociale ».


Chronique.jpg

 

Revenons au tout début de la crise en 2011 (côté militaire). Un militaire a été condamné par un tribunal, ses frères d’armes prennent les armes pour exiger sa libération. Par la suite ils pillent magasins, boutiques, commerces et violent des femmes à travers plusieurs villes du pays. La fin on la connait : Le RSP et le RPC de Dédougou donnent main forte à la gendarmerie pour mâter la mutinerie à Bobo Dioulasso. On  dénombre officiellement six morts.

 

Les victimes, de viol surtout, sont là aujourd’hui avec des souvenirs qui ne les quitteront jamais. Des commerçants dont les magasins ont été pillés circulent toujours avec leurs papiers et des promesses de dédommagement jamais tenues.  Des civils (dont une jeune fille) ont perdu la vie frôlée par des « balles perdues ».

 

Si vous pensez que vous avez été arbitrairement remerciés, je pense aussi que vous avez arbitrairement violés des femmes, arbitrairement vidés des boutiques, inconsciemment hottés des vies et gravement ternis l’image de notre armée. Chers militaires, je conviens avec vous que vous n’êtes pas tous coupables et que d’autres coupables sont toujours dans l’armée. Mais acceptez  être des victimes « collatérales » à l’image de ceux qui sont tombés sous le coup des balles perdues que le jargon militaire nomme : victimes collatérales.


Radiés.jpg

 

Aux autorités de la transition

 

Comment vous allez justifier une éventuelle réintégration de ces militaires au sein de l’armée nationale ? Faut-il attendre alors une réintégration des policiers radiés dans les mêmes circonstances et de tous ceux qui ont perdu leurs emplois ou qui ont été chassés des effectifs de l’administration générale au temps de Blaise Compaoré? Prévoyez donc, le dédommagement des femmes violées, des familles endeuillées et des commerçants ruinés.  Nous reconnaissons que ce sont des fils et filles de notre Nation et qu’après un tour à la MACO,  il faut une réintégration « sociale ». Trouvez leur du boulot, facilitez leur réintégration sociale, accompagnez leur reconversion, formez les à d’autres métier. Mais attention à ne pas piétiner la loi sous le couvert de la transition. 

 

 

Par Salfo'O


25/04/2015
0 Poster un commentaire

Ces blogs de Politique & Société pourraient vous intéresser