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Economie


Le Dr Ousséni Tamboura : « le CFA n’a plus besoin de la France

Dr Ousseni Tamboura,

 

Le député Ousséni Tamboura a brillamment soutenu en mai 2016 une thèse de doctorat sur le financement du secteur privé dans l’espace UEMOA. Au moment où le débat sur le décrochage du FCFA du trésor français refait surface, le Dr Tamboura, dans cet entretien, estime que notre monnaie n’a plus besoin de la France.

 

Extrait :

 

Quelles sont les conclusions et recommandations de vos recherches pour le développement de nos Etats ?

 

(....) Dans le second grand ordre des conclusions, la thèse note que non seulement la zone franc n’en est pas une, puisque le CFA UEMOA et le CFA CEMAC ne sont pas convertibles (même si récemment à Yaoundé la question de la convertibilité  a été discutée), mais aussi et surtout que la présence de la France dans la cogestion du CFA repose sur une convention de coopération à vocation coloniale, puisque ses origines remontent à l’institut d’émission monétaire et à l’épisode d’«africanisation» de la BCEAO depuis 1973.  Sur la base de notes d’études des autorités françaises et de nombreux auteurs africains, la thèse conclut que le FCFA n’a plus besoin de la France pour sa gestion, et surtout que cette cogestion se justifie très peu politiquement, économiquement et financièrement. C’est un cas typique de gestion monétaire qui alimente « des économies rentières » selon les termes même d’une commission française mise en place à cet effet.  Aussi, le capital des banques ou groupes de banques de l’UEMOA sont majoritairement « étrangers »  à l’Union exceptés quelques groupes notamment Ecobank ou Coris Bank. Dans ces conditions de gestion monétaire et de l’infrastructure bancaire, les orientations « économiques » du crédit sont inspirées du dehors !

 

On parle en effet de plus en plus, comme vous le suggérez, d’un  franc CFA sans la tutelle de la France voire la création d’une autre monnaie. Cette solution est-elle viable ?

 

Ah oui, on en parle et le tiers de ma bibliographie comprend de la littérature sur la tutelle française du  FCFA. Après 56 ans d’indépendance des Etats, cette tutelle infantilise les pays concernés. Mes travaux de recherche, sur la base des indicateurs du développement financier, évoque le cas des pays africains gérant eux-mêmes leurs monnaies avec bien de performances. Les taux de bancarisation de l’Afrique de l’Ouest sont les plus faibles au monde, soit 10% contre 40% et 98% environ pour le Maghreb et les pays développés. Les places financières de l’UEMOA sont les moins actives et les moins diversifiées. Il existe même une association africaine des banques centrales et j’ai pu noter à travers la revue documentaire une attraction singulière pour les pays du CFA.

Pour vous répondre franchement, oui le CFA sans la France est viable. Les pays du CFA peuvent garder la communauté entre eux et coopérer avec tout autre pays ou avec la communauté financière internationale. Il ne s’agit pas d’encourager une monnaie par pays. Je pense que la convergence monétaire dans la CEDEAO mettra un terme à cette tutelle.

 

Source: Observateur Paalga

 


07/02/2017
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Panama Papers : Le pilote de Blaise Compaoré était dedans

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Le 24 avril 2009, Richard Hitt a envoyé un email au cabinet panaméen Mossack Fonseca. M. Hitt s’y décrit comme étant un résident permanent au Burkina Faso, qui possède des appartements à Londres et en France et désire créer une compagnie, Dondore Incorporated, dans les îles vierges britanniques, un paradis fiscal des Caraïbes. Et précise que la finalité de cette société est de lui permettre d’obtenir un appartement privé à Londres.

 

 

À l’appui de sa demande et pour démontrer sa carrure d’homme influent, M. Hitt n’hésite pas à afficher sa profession : « pilote du président » Blaise Compaoré. Il se fait délivrer une attestation signée du cabinet d’un avocat burkinabé de renom qui assure que son client est propriétaire de la société Matanya Trading Consulting, établie au Burkina.

 

Afin de créer sa société basée dans les îles vierges Britanniques, Richard Hitt devait apporter plusieurs informations. La première concerne son adresse de résidence à Ouagadougou. Là, le pilote donnera l’adresse d’une société existante au Burkina. Il s’agit de Z Multi Services, spécialisée en prestations de services dans le domaine Informatique et employant quinze personnes, dirigée par un certain Karim Zoungrana.

 

 

Une attestation de Me Farama

 

 

Après l’adresse de cette première société, M. Hitt joint aux papiers à fournir une lettre de son avocat attestant qu’il est gérant de la société MatanyaTrading SARL. Signée de la main de Me Prosper Farama, cette lettre est censée prouver les compétences de gestionnaire de M. Hitt afin d’écarter les soupçons du cabinet Mossack Fonseca quant à sa relation avec Blaise Compaoré. En effet, dans les documents que L’Economiste du Faso a pu se procurer, la proximité de Richard Hitt d’avec l’ancien président Blaise Compaoré a fait hésiter le cabinet.

 

Quatre jours après l’envoi du mail, Mossack Fonseca annonce qu’il accepte la demande et va procéder à la création de Dondore Incorporated. Non sans avoir hésité. Car des informations réunies par le cabinet panaméen sur Blaise Compaoré et son entourage font de lui une bien mauvaise référence. « S’il vous plaît, noter que les partenaires ont indiqué ne pas voir de bon œil la relation étroite du client d’avec le président du Burkina Faso », peut-on lire dans les mails internes de Mossack Fonseca.

 

Dans les démarches de création de la société, un certificat d’incorporation a été ajouté. Les experts du cabinet Mossack Fonseca ont antidaté le document attestant que Dondore Incorporated aurait été constituée en tant que société internationale le « 18 février 2008 »

 

Avec l’Economiste du Faso et lemonde.fr

 


26/07/2016
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Budget 2016 : SYLVIE rapportera 25 milliards de FCFA

 

 

Voici quelques questions auxquelles le gouvernement a apporté des réponses lors du vote de la loi de finances rectificative de la loi de finances pour l’exécution du budget, gestion 2016.

 

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- Un montant de 39 milliards de FCFA avait été annoncé comme incidence de l’application de la loi 081. Pourtant, le gouvernement n’a prévu que 15 milliards de FCFA. Comment compte-t-il faire?


Le gouvernement : Les 39 milliards de F CFA se répartissent en 3 dont les arriérés d’avancements des travailleurs depuis plusieurs années, d’un montant de 19 milliards de F CFA. Le budget initial n’avait pas prévu de ligne pour cela. Les 15 milliards de F CFA constituent un début de budgétisation et représentent une partie des 39 milliards de F CFA.
Le gouvernement reviendra vers l’Assemblée nationale avec une autre loi de finances rectificative pour prendre en compte le montant restant, en fonction de l’évolution des recettes.

– Quelle sera l’incidence financière de SYLVIE sur le budget 2016 ?


La conception et la mise en œuvre de SYLVIE ont coûté environ 2,5 milliards de F CFA qui ont été financés par Investment climate facility (ICF) à 56%, la Chambre de commerce à 20% et l’Etat burkinabè à 25% (486 millions F FCA). Sylvie aura une incidence de 25 milliards de FCFA pour le budget national.

– Quelle est la part du budget allouée à certains départements ministériels ?
Le taux d’allocation du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation (MENA) représente 18,73% du budget national pour un taux repère de 12,5%. Celui du ministère de la Santé affiche un taux de 11,84% pour un taux repère de 12,5% et le ministère de l’Economie, des Finances et du Développement se voit allouer 4,52% du budget pour une norme de 5,6%.

La prévision de 4 milliards de F CFA est-elle suffisante pour couvrir l’ensemble du territoire national pour les soins des enfants de 0 à 5 ans ?

 

Selon les projections faites par les techniciens, les besoins de financement pour les 12 mois de fonctionnement s’élèvent à 10,965 milliards de F CFA pour les soins des enfants de 0 à 5 ans.
Le montant inscrit sur la ligne est de 4 milliards de F CFA, avec cependant une allocation initiale de 1 milliard de F CFA qui était prévue pour l’acquisition des kits du paludisme, et qui porte le montant de 5 milliards de F CFA. Il se dégage un gap de 5,965 milliards de F CFA à rechercher pour couvrir les besoins de l’ensemble du pays.

 

Les dotations en carburant allouées aux structures déconcentrées du MENA ne sont-elles pas en deçà des besoins au regard des attributions? Peut-on s’attendre à une meilleure qualité de l’éducation dans ce contexte?


Pour le volet carburant, le niveau assez bas de l’enveloppe accordée au MENA nous a obligés à procéder à une prévision de dotation de 60.000 F CFA de carburant par trimestre et par Chef de circonscription d’éducation de base (CCEB) qui, à son tour, doit repartir ce montant selon le nombre d’encadreurs pédagogiques de sa circonscription. Pour tout dire, la dotation actuelle du MENA est en deçà des besoins réels pour assurer l’encadrement de proximité. Car non seulement le montant de 60.000 FCFA proposé ne peut pas assurer une large couverture des écoles d’une circonscription d’éducation de base, mais aussi ce montant a subi une réduction par rapport à nos prévisions dans l’avant-projet de budget 2016 du MENA. Pour une meilleure qualité de l’éducation, il serait souhaitable d’améliorer cette dotation en particulier, mais aussi le budget de l’éducation en général, qui comporte de nombreux défis.

 

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12/05/2016
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Secteur minier en 2015 : De l’Uranium à Koudougou!

 

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Le ministère de l’Energie, des Mines et des Carrières a dressé le bilan des réalisations de l’année 2015 dans les secteurs des mines, dans le rapport sectoriel de performance de l’année 2015 (mars 2016). Le rapport informe que la quantité d’or produite en 2015 par les 8 mines d’or s’élève à 36,350 tonnes d’or métal contre 36,283 tonnes à la même période de l’année 2014.

 

 

 

-           36,350 tonnes d’or et 137.344 tonnes de zinc produites

 

-         168,410 milliards de FCFA de recettes pour le budget national
 

-         De l’uranium à Koudougou

 

 

 

Ces 8 mines ont pour noms Taparko dans le Namentenga, Youga dans le Boulgou, Mana dans les Balé et le Mouhoun, Inata dans le Soum, Essakane dans l’Oudalan, Bissa dans le Bam et à Séguénéga et Kalsaka dans le Yatenga.

 

La production de zinc de la mine de Perkoa dans le Sanguié au 31 décembre 2015 a été évaluée à 137.344 tonnes métriques sèches de concentré de zinc contre 135.369 tonnes métriques sèches en 2014.

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Aucune production de manganèse n’a été enregistrée sur la période du 1er janvier au 31 décembre 2015, les activités de la société Pan African Minerals BF SA ayant été suspendues par le ministère des Mines.

 

Cependant, par lettre en date du 18 décembre 2015, le ministre des Mines et de l’Energie levait les suspensions des activités de la société.

Toutes les activités minières ont rapporté au trésor public un montant total de 168.410.376.498 F CFA contre 168.493.466.552 FCFA en 2014. Au cours de l’année 2015, plusieurs autorisations et des titres miniers ont été attribués. Un total de 51 permis de recherche a été octroyé durant l’année, portant le nombre de permis de recherche à 702.

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Aussi, les 3 nouveaux permis d’exploitation industrielle octroyés portent désormais le nombre de permis à 18. Au niveau de l’exploitation semi-mécanisée, 7 permis d’exploitation ont été attribués au cours de la période, portant leur nombre à 35. Enfin, les 9 autorisations d’exploitation artisanale octroyées au cours de la période portent leur nombre à 362.

 

En outre, la création de l’Agence nationale pour l’encadrement des exploitations minières artisanales et semi-mécanisées (ANEEMAS) annoncée en 2014 a été matérialisée le 30 novembre 2015 par l’adoption du décret portant organisation et fonctionnement, ainsi que l’adoption le 18 décembre 2015 du décret n°2015-1517/TRANS/PM/MME/MEF portant approbation des statuts particuliers de ladite agence.

 

Le nombre des autorisations d’exploitation des substances de carrières a été porté à 66 à l’issue des 20 nouvelles autorisations octroyées au premier semestre 2015. En 2015, les activités de recherche se sont poursuivies avec des résultats probants. 6 projets avancés ont été dénombrés, à savoir Kiaka dans les provinces du Boulgou et du Zoudwéogo, Bomboré dans le Ganzourgou, Boumgou dans la Tapoa, Natougou de SEMAFO dans la Tapoa, Balogo de Golden Rim dans le Nahouri et enfin Tanlouka de la société Tanlouka Sarl dans le Ganzourgou. Des sociétés qui étaient en construction ont rencontré des difficultés dans la mise en œuvre de leurs activités en 2015. C’est le cas de la société Pan African Minerals BF SA. Aussi, en raison du contexte défavorable dû à la baisse des cours de l’or au niveau mondial, les sociétés Gryphon Minerals et Ampella Mining ont demandé la suspension de leurs activités de construction.

 

De l’uranium à Koudougou

 

Dans le cadre de l’évaluation du potentiel minier et énergétique du pays, des travaux réalisés ont donné des résultats satisfaisants sur la présence d’uranium au Burkina Faso. Les résultats obtenus suite au contrôle du potentiel d’uranium de Villy (Koudougou) sont encourageants, mais des travaux complémentaires comme la géochimie sol et roche sont toujours en cours.

 

Concernant le potentiel d’uranium de Bongo (Koudougou), les résultats d’analyses en laboratoire sont en phases d’interprétation. Une carte géophysique existe et un rapport technique est en phase d’élaboration. D’autres contrôles effectués à Mangognandougou, Klesso et Manga sont en cours de réalisation et les résultats de laboratoire d’analyses sont attendus. Outre les recherches sur le potentiel de l’uranium, le ministère des Mines a achevé, en 2015, la cartographie des substances utiles de la région des Hauts-Bassins. Une notice d’utilisation est en cours de réalisation. Aussi, la cartographie des substances utiles de la région du Centre-Ouest démarrée en 2013 est à un taux de réalisation de 70%.

 

In  L’Economiste du Faso


12/04/2016
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Fonction publique : L’augmentation des salaires n'a pas été budgétisée en 2016

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Une augmentation de salaires était prévue à compter du 1er janvier 2016 pour les agents de la Fonction publique, en application de la loi portant statut général de la Fonction publique votée par le Conseil national de la transition (CNT) le 24 novembre 2015. Mais à l’issue d’une rencontre de l’Union d’action syndicale (UAS) avec le Premier ministre Paul KabaThiéba le 23 février 2016, cette augmentation semble compromise.

 

Le Premier ministre Paul Thiéba a informé les syndicats que les autorités de la transition n’ont pas inscrit l’impact financier de cette augmentation dans la loi de finances gestion 2016. Il a aussi évoqué la nécessité de faire un point sur les possibilités de mettre en œuvre les engagements pris.
Selon lui, l’application de la nouvelle loi va coûter au budget de l’Etat la somme de 40 milliards de FCFA. Bassolma Bazié, secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Burkina Faso (CGT-B), faisant le point de la rencontre le 27 février 2016 au cours de la cérémonie de présentation de vœux de la CGT-B, conteste ces chiffres. «Selon les chiffres en notre possession, l’application de la loi coûtera au budget de l’Etat la somme de 19.997.110.115 FCFA».

 

Et M. Bazié d’expliquer que l’Etat accumule des arriérés de paiement des avancements des fonctionnaires évalués à 18.313.380.700 F CFA. Aussi, le budget des ateliers qui doivent permettre de voter l’ensemble des décrets d’application de la loi est de 915.081.000. F CFA. Le cumul de toutes ces sommes donne un montant de 39.225.125.815 F CFA, soit une différence de 774.874.185 F CFA d’avec les chiffres avancés par le Premier ministre.
Le secrétaire général de la CGT-B estime que c’est une plaisanterie de mauvais goût pour les raisons suivantes: d’abord, même s’il n’était pas au pays pendant la transition, il doit savoir que les partis politiques de l’actuelle majorité étaient représentés dans le gouvernement de la transition, mais aussi au niveau du Conseil national de la transition, donc, il serait aberrant de vouloir se dédouaner à bon compte; ensuite, le communiqué final de la rencontre gouvernement/syndicats au compte de 2015 a été signé le vendredi 11 septembre 2015, donc des mois bien avant l’adoption de la loi de finances gestion 2016; enfin, cette loi prend effet à partir du 1er janvier 2016. Fermer les yeux là-dessus relève de la négligence. «Le mouvement syndical, face au non-respect une fois de plus de la parole donnée, prendra ses responsabilités», affirme M. Bazié.

 

Quelques jours après cette rencontre, le ministre de la Fonction publique avait annoncé que le gouvernement tient à respecter les nouvelles réformes de la loi 013 mais annonce qu'il dispose d'une année pour la mettre en application.

 

In Economiste du Faso


16/03/2016
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