L'homme libre

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Musique


Retour de Yeleen : le message « poignant » du manager de Smarty !

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Bring back our Yeleen, lettres à Yeleen, supplications et jérémiades… que c’est touchant tout ce qu’on nous donne à lire en ce moment sur la toile afin de « réc
lamer » le retour sur la scène du groupe Yeleen. Une débauche d’énergie subite pour démontrer son amour pour Yeleen, qui ferait fondre même les cœurs les plus endurcis…


On croirait que le groupe Yeleen aurait été le groupe le plus aimé des burkinabé…Et pourtant, je ne me souviens pas d’un groupe de musique qui ait été autant lynché dans l’histoire de la musique moderne burkinabé. Je comprends ceux qui tombent dans le suivisme car pour faire « in » ou pour qu’on ne dise pas que je n’ai pas posté quelque chose, s’oblige à faire le copier coller de cette lettre qui date de 2012. Je suis en admiration également devant l’hypocrisie des bourreaux devenus subitement médiateurs. Je dis bien bourreaux, car on le sait aujourd’hui il a été à un moment donné orchestré un véritable « a-battage » médiatique par certaines gens pour tuer le groupe. Qui ne se souvient pas de ces écrits au vitriole sur le groupe. Ces attaques de toutes sortes que le groupe a encaissé en silence, parfois en pleurs, car je les ai vus pleurer à plusieurs reprises- ces moments de quasi dépression qu’il fallait étouffer et faire bonne mine afin qu’on ne se rende pas compte de ce qui se passe. Ça été cela à un moment donné la vie de Yeleen ! Loin de moi de tomber dans la complotite mais je relate des faits avérés, que j’ai vécus. Lorsque ces deux jeunes gens ont commencé à avoir ces problèmes de « cohabitation » il n’est pas un seul qui ait tenté ou essayer de les aider, car ils avaient besoin d’aide. Au moment où ils avaient besoin d’épaules pour les soutenir, d’oreilles pour les écoutés…il n’y avait personne, tout au plus des proches qui souffraient aussi comme eux car partageant impuissants leur triste réalité. Yeleen ce fut les quolibets, les calomnies, la médisance et la méchanceté gratuite de certaines personnes.


On entend aujourd’hui dire que Yeleen ne s’appartient plus et qu’il est la propriété de ses fans à qui il doit obligatoirement faire plaisir, je me demande bien de quoi on parle là. Car on aime, on fait tout pour préserver et protéger ce qu’on aime. Quand on est autant attaché à un groupe on devient son premier bouclier quand arrive les moments difficiles. Malheureusement ça n’a pas été le cas. De ceux qui écrivent aujourd’hui, je ne me rappelle pas avoir lu un seul écrit dans un journal pour dénoncer l’acharnement sur le groupe, encore moins une publication sur Facebook. Bien au contraire, on s’adonnait à cœur joie, parfois même sans faire exprès. Et puis pour Smarty et Mawndoé, comment faire plaisir quand on souffre dans sa chaire ? Je considère la profession d’artiste comme étant l’une des plus grandes manifestations de générosité. Quand un artiste créé, en réalité il offre au monde ce qu’il a de sincérité enfouie en lui. En retour chaque fois que c’est possible la pareille devrait lui être rendue, surtout quand son humanité refait surface et qu’il se retrouve dans les tourments de la vie. C’est en ce moment qu’il a besoin de se sentir entouré et aimé. Sinon le doute s’installe. Il se retrouve sur le fil qui peut rompre à tout moment. Certains sont devenus aujourd’hui des irréductibles de Yeleen, soudainement, oubliant qu’ils ont tous participé à colporter les ragots et les mensonges qui ont pourri l’atmosphère au sein du groupe.


Des flashs d’infos, des une de journaux titraient, les potins de toutes sortes, c’étaient à qui trouveraient son scoop pour crâner et faire le beau parmi ses confrères. Je me souviens encore de cette pitoyable intervention d’un animateur sur une chaîne de télé disait qu’il doute même que les textes de Smarty soient écrits par lui. Waouh !!!! Est-ce qu’il y’a pas plus mauvaise foi que d’affirmer fièrement une telle ineptie. Yeleen a travaillé dans tous les studios du Burkina avec d’autres artistes, avec d’autres musiciens avec des arrangeurs. Si on veut faire du journalisme, il y avait qu’à investiguer auprès de ces gens qui allaient vous dire si oui ou non Smarty écrit lui-même ces textes. Mais quand la volonté de nuire est là, l’esprit critique fuit par la porte de derrière, l’anus !


Yeleen ne s’est pas cassé parce que Mawndoé et Smarty ne s’aimaient plus. Au contraire, et les deux se parlent toujours ! D’ailleurs le premier fils de Mawndoé porte le nom de Smarty. Yeleen s’est cassé parce que des gens l’ont voulu, Yeleen s’est cassé parce que des personnes ont travaillé à cela, parce que certains de façon passive n’ont pas vu ou n’ont pas voulu attraper la main tendue qui appelait au secours de ces jeunes gens quand tout allait mal, Yeleen est cassé parce que d’autres se sont bouchés les oreilles et ont refermé les portes de leur cœur à triple tour, refusant d’entendre le cris de détresse de Mawndoé et de Smarty.


Reconnaissons-le aujourd’hui tous on a été comptable des évènements qui ont précipité la rupture au sein du groupe. C’est cela aussi être honnêtes avec soi. On a contribué à mettre un frein au bel envol qu’avait amorcé la musique burkinabé avec l’avènement de Yeleen. Ce groupe a brisé tous les codes quand il est arrivé sur l’échiquier musical de ce pays. Musicalement le savant dosage entre le savoir musical traditionnel de Mawndoé et la culture urbaine de Smarty fonctionnait à merveille. Une alchimie qui a tout de suite séduit à côté de tous ses groupes qui voulaient forcément faire comme les groupes de hip hop américains ou français de l’époque. Même sur le plan vestimentaire il y avait une recherche. Tous les groupes après on tous tenté de faire du Yeleen, tous. Pendant que la plupart des groupes donnaient des prestations avec le classique Dj, sampling, Yeleen a osé avec une vraie orchestration derrière. Les gars jouaient, faisaient du hip hop en live avec des musiciens. Pour l’époque c’était énorme. De la Côte d’Ivoire, au Mali, en passant par le Sénégal, le groupe avait ses fans. Demander à Toofan ils vous diront qui les a inspiré, …


Non je pense qu’il faut être sincère à un moment, et arrêter de faire dans l’hypocrisie.


Je me rappelle encore comme si c’était hier de cette phrase d’un aîné lorsqu’avec Mawndoé et Smarty nous sommes arrivés dans la cour de la RTB un samedi pour l’un des premiers Télé- Agenda du groupe Yeleen. « Ahi, encore un autre groupe, ça s’est une affaire de deux jours… ! »
Tant qu’on n’arrêtera pas d’aimer et de détester nos artistes on va toujours continuer de patauger. Yeleen était un groupe qui pouvait nous valoir des lauriers partout. Au lieu de cela qu’est-ce qu’on a fait, des simples fans aux professionnels ? Il est facile de s’asseoir et de vouloir un bring back Yeleen, mais pour quel projet artistique ? Pour quel avenir musical ?


Ce qui est arrivé à Yeleen arrivera et est déjà arrivé à d’autres groupes ici au Faso. Faisant l’effort de comprendre ce qui se passe, froidement, si on veut faire avancer les choses et si on veut que cela n’arrive pas à d’autres.

 

MOUSTAPHA SAWADOGO in http://www.actucool.net


21/11/2016
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