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Alliance UNIR/PS-MPP : « Il y a des avocats talentueux qui peuvent continuer le combat que je mène », Me Sankara

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Me Bénéwendé Stanislas  Sankara, candidat malheureux à l’élection présidentielle du 29 novembre 2015 dont le parti est la 4e force politique à l’issue des législatives a coupé court aux rumeurs qui circulent par rapport à son alliance avec le MPP. L’UNIR/PS fera chemin avec le MPP et Me Sankara pourrait être ministre. Voici la réponse à quelques questions qui lui ont été posées par les confrères du Journal Le Quotidien.

 

Me Bénéwendé  Stanislas Sankara, président de L’UNIR/PS : Etes-vous satisfait de ce classement (4e ) ?

 

Pas du tout parce que je ne suis pas allé à l’élection présidentielle en perdant. Je suis allé avec la conviction de gagner. Je prends acte et j’en tirerai toutes les leçons aussi bien pour moi que pour le parti. C’est pourquoi d’ailleurs, en la matière, je dis que je ne perds jamais. J’apprends toujours. Se retrouver avec 2,63% de voix est un score vraiment en deçà de mes attentes et de celles de mes militants dont je connais l’abnégation et la détermination.

Selon vous, c’est l’ancienne opposition qui a triomphé à ces élections ?

 

Bien sûr et de la belle manière. Maintenant je regrette que certaines personnes pour des calculs politiques veuillent oublier l’histoire.

Quelles sont les raisons qui vous ont amené à accepter ?

 

D’abord le MPP est de la social-démocratie. L’UNIR-PS est un parti socialiste d’obédience sankariste. Avec le MPP et d’autres partis politiques, nous appartenons à la grande gauche. Nous avons même à une certaine période pour des raisons politiques suspendu notre participation. Nous avons appartenu au même regroupement qu’est le chef de file de l’opposition. L’essentiel aujourd’hui est que le projet que nous avons proposé ait  des concordances avec le programme du candidat du MPP. Nous discutons sur ces aspects pour que ce ne soit pas une alliance où on va à la soupe comme certains le susurrent. Je suis d’accord avec le secrétaire général de le CGTB quand il dit qu’il n’y aura pas de trêve sociale pour le président Roch Marc Christian Kaboré. Pendant la campagne, j’ai passé tout mon temps à dire que nous aurons une transition dans une transition. Il faut un gouvernement qui va faire face immédiatement aux grandes préoccupations des populations. A ce niveau, nous avons plus intérêt à conjuguer nos efforts et nos énergies pour travailler à ramener la démocratie par le bas. Ce sont des questions qui sont laissées à l’appréciation de tous les Burkinabè mais aussi de l’UNIR-PS qui est un parti d’avant-garde. Il réunira ses instances pour réfléchir à cela. Mais de mon point de vue, ce qui est annoncé comme gouvernement d’alliance populaire devrait être l’esprit de l’insurrection populaire en terme de défis à relever sur tous les angles que ce soit la lutte contre l’impunité et la corruption. Très souvent, j’attends les gens se poser des questions. C’est vrai que le système Blaise Compaoré reste intact. C’est son régime qui n’est pas là. Mais qu’est-ce qui prouve que ce ne sera pas le début du démantèlement du système pour alterner avec une autre gouvernance ? Il faut juger le maçon au pied du mur.

Peut-on s’attendre à voir Me Bénéwendé Sankara ministre ? Cela fait-il des clauses de votre négociation ?

 

Quelqu’un a écrit sur la toile que l’opposition est la case de Me Sankara. Cela m’a fait rire. C’est vrai que mon parcours politique pendant 27 ans, je me suis opposé à Blaise Compaoré depuis le 15 octobre 1987. En 2000, j’ai créé avec des camarades l’UNIR-MS. Mais quand on crée un parti politique, c’est la conquête du pouvoir d’Etat sinon j’allais créer une association. Me Sankara vise la conquête du pouvoir d’Etat. Donc je ne suis pas fatigué. Celui qui a été élu est plus âgé que Me Sankara ou bien ? (Rires aux éclats).

Pourriez-vous avoir la même indépendance une fois à la majorité présidentielle vis-à-vis de certains dossiers notamment de justice ?

 

La loi portant statut de l’avocat prévoit des incompatibilités. Si je suis ministre pour servir mon pays, je tirerai toutes les conséquences. Rappelez-vous que je me suis battu pour que  le député même s’il est avocat puisse plaider. Cela a permis à beaucoup de confrères de se jeter en politique. Ce qui améliore même la qualité du débat politique. Mais si vous êtes dans le gouvernement en tant que ministre, il doit avoir une incompatibilité. De ce point de vue, il y a des avocats talentueux qui peuvent continuer le combat que je mène. Rappelez-vous que je ne travaille pas seul. Il n’y a pas d’inquiétude à ce niveau.

 



22/12/2015
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