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Reprise des concours : Au gouvernement de réparer son erreur !

 

 

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Depuis quelques semaines, des irrégularités flagrantes ont été constatées au niveau de l’organisation des concours directs session de 2015. Une dizaine de personne a été clouée à la MACO. Les forces de l’ordre disposent d’énormes preuves de fraudes aux concours. Le minimum qu’on puisse attendre du ministre de la Fonction publique c’est qu’il annonce la reprise de ces concours et non vouloir publier les résultats malgré les fraudes.

 

Ce n’est pas la première fois que des fraudes ont été constatées dans l’organisation des concours directs d’entrée à la fonction publique du Burkina Faso. Mais à l’allure où vont les choses, ça sera la première fois qu’on démasque autant de « gros » fraudeurs et qu’on publie les résultats tout de même. Selon le ministère, il leur est possible de poursuivre avec la publication des résultats parce qu’il arrivera à remonter toute « la filière ».

Posons-nous quelques questions embarrassantes :

-          Qui sont ceux qui ont été arrêtés ?

-          A quel degré sont-ils impliqués ?

-          De quelles régions viennent-ils ?

-          La police dispose-t-elle des données électroniques (mails, sms et appels) des personnes interpellées ?

-          Le ministre peut-il jurer sur l’honneur que toute la filière sera remontée ?

A  cette dernière question, en républicain, il ne peut pas jurer que la filière sera remontée. Ce qui  veut dire, que malgré les arrestations, aucune assurance n’est donnée qu’il n’existe plus de fraudeurs (candidats ou complices). Alors, pour assurer l’équité et l’égalité de chance à tous les candidats, la reprise  est inévitable. La responsabilité du ministère de la Fonction publique n’est pas seulement d’organiser les concours et de garantir l’équité et l’égalité des chances, c'est aussi et surtout, de s’assurer qu’il n’y ait aucune fraude.

C’est peut être un vieux système, mais quelques soit la vieillesse du système, il incombe au responsable actuel de trouver les voies et moyens pour prévenir les fraudes. La promesse a été donnée par le ministre lui-même au lancement des concours que toutes les dispositions sont prises. Alors, s’il y a défaillance, c’est de sa responsabilité. Se cacher derrière la transition pour évoquer un certain manque de moyens est une fuite. Monsieur le ministre, s’il y a eu fraude, c’est aussi de la faute de l’Etat, à travers votre département, qui devait s’assurer qu’il n’y ait pas ces fraudes. Aujourd’hui, vous avouez qu’il y a eu fraude au concours directs. Vous avez même arrêté des présumés coupables. Alors, c’est aussi à vous de réparer l’erreur. Reconnaître son erreur, c’est bien, mais la réparer est aussi salvateur et rédempteur.

Tout de même, on reconnait au ministère, d’avoir fait du bon boulot. Il faudrait donc continuer et achever ce bon boulot en reprenant simplement les concours. S’il n’y a pas les moyens, c’est au premier ministre, chef du gouvernement, chef de l’administration publique, de le dire en face. Et même dans ce cas, la solution ce n’est pas de publier des résultats. Au pire des cas, il faudra l’annuler avec promesse de nouveaux effectifs l’année prochaine. Il y aura forcément des innocents qui seront touchés peut être à vie. Certains sont à leur dernière année de composition des concours directs. D’autres ont été admis loyalement et ne seront peut-être plus jamais fonctionnaires, mais c’est la règle du jeu. Chaque révolution à ses martyrs. En attendant, tout dépendra de la bonne ou mauvaise volonté du gouvernement.

 

 



10/09/2015
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